La santé mentale chez les athlètes de haut niveau.

La préparation physique et technique est souvent mise en avant lorsqu’on parle de sport de haut niveau. Pourtant, un élément tout aussi essentiel est souvent relégué au second plan : la santé mentale.

La pression des résultats, le regard des autres, les moments de doute… chaque athlète doit affronter ces défis psychologiques en plus de la compétition elle-même.

Pour en parler, Vanina Paoletti, membre de la Fondation RESPECT, partage son expérience et sa vision de l’importance du mental dans la performance.

Avant d’entrer dans le détail de son témoignage, découvrez la vidéo de présentation de Vanina, où elle partage avec authenticité son parcours... ⬇️

La pression invisible derrière la performance

Dans le sport de haut niveau, l’entraînement ne se limite pas aux heures passées sur le terrain ou en salle.

La charge mentale est un paramètre clé qui peut faire la différence entre un athlète qui excelle et un autre qui s’effondre sous la pression.

"J’ai la chance de venir d’une famille où l’aspect mental de la performance a toujours été évoqué. Mais je dirais que le vrai tournant a eu lieu en 2018. À cette époque, je suis coachée par Claudine Leroux, qui accorde une importance croissante à cet aspect et finit par me suggérer de le confier à un spécialiste. Depuis, ma façon d’aborder l’entraînement, la compétition et même les relations humaines a complètement changé."

Chaque compétition représente un combat contre soi-même, un équilibre à trouver entre exigence et sérénité.

"Un sportif de haut niveau encaisse plus d’échecs qu’il ne remporte de médailles. Le grand public a peut-être tendance à l’oublier, car on parle surtout des victoires."

Doutes, stress et exigences du haut niveau

Les moments de doute sont inévitables.

Chaque athlète connaît ces instants où la motivation vacille, où le corps suit mais l’esprit lâche.

Vanina partage une expérience où elle a ressenti un stress intense avant une course et comment elle l’a affronté.

"J’adore la pression liée à la compétition, et je la sacralise le jour J. Ce qui est plus difficile pour moi, ce sont les jours précédents. Souvent, une semaine avant, le doute s’installe. Mais à J-1, quelque chose se passe en moi, un déclic dans mon cerveau que je ne peux pas expliquer."

La pression du regard des autres, les comparaisons permanentes, l’exigence de performance… ces éléments façonnent la carrière d’un athlète, mais peuvent aussi fragiliser son équilibre mental.

Elle explique comment elle perçoit ce regard et comment cela influence son état d’esprit avant une compétition.

"Je cours pour moi, donc avant la course, cela ne m’impacte pas du tout. En revanche, après coup, j’avoue avoir parfois du mal à gérer. C’est d’ailleurs un des points sur lesquels je travaille en préparation mentale."

Des solutions pour préserver l’équilibre mental

Heureusement, il existe des moyens pour préserver un bon équilibre psychologique. Techniques de respiration, routines mentales, accompagnement professionnel… chaque athlète a ses propres outils pour faire face à la pression.

Vanina détaille ici les méthodes qu’elle utilise pour garder le contrôle et maintenir une sérénité en compétition.

"J’utilise plusieurs outils, mais le plus régulier reste assez basique : l’écriture. Mettre mes ressentis et émotions sur papier me permet de les analyser et de mieux les comprendre. En préparation mentale, j’explore différentes techniques : PNL, hypnose, auto-hypnose, visualisation, cohérence cardiaque, EMDR et neuroharmonisation."

Le rôle de l’entourage est tout aussi déterminant.

Avoir un bon cadre, pouvoir échanger avec son coach, sa famille, ses coéquipiers… autant d’éléments qui permettent de mieux gérer les phases difficiles.

Elle parle ici de l’importance de son entourage et du soutien qu’elle reçoit au quotidien.

"Ma famille joue un rôle essentiel depuis mon enfance, et ce sera le cas toute ma vie. Il en va de même pour mes amis, qui sont mes piliers. Mon conjoint, qui était SHN, m’apporte un regard primordial, tant techniquement que mentalement."

Briser le tabou et mieux accompagner les athlètes

Si la santé mentale est de plus en plus évoquée dans le sport, il reste encore un long chemin à parcourir pour que tous les athlètes bénéficient d’un accompagnement adapté.

Vanina donne son avis sur la manière dont le sport de haut niveau prend en compte cet aspect aujourd’hui et ce qui pourrait être amélioré.

"Je pense qu’on en parle de plus en plus, mais toujours pas assez. Un athlète qui va bien, c’est un athlète qui va vite. En équipe de France senior, on est tous accompagnés, et je pense que ne pas l’être est une marque de faiblesse. Il faut continuer de normaliser la prise en charge."

Parler de son bien-être mental n’est pas une faiblesse, c’est une nécessité.

Elle adresse ici un message aux jeunes athlètes qui ressentiraient une forme de mal-être, en leur donnant ses conseils.

"Tous les grands champions qu’ils connaissent sont passés par là. Le sport de haut niveau peut être violent. Pas de honte à avoir, mais il faut trouver le courage d’en parler. Et si la personne n’est pas à l’écoute, il faut réitérer avec quelqu’un d’autre."

Son regard personnel et sa vision pour l’avenir

La façon dont Vanina aborde la santé mentale a évolué avec le temps. D’abord complètement novice, elle a ensuite ressenti le besoin d’un accompagnement régulier.

Aujourd’hui, elle dispose d’outils qui lui permettent d’être plus autonome.

"Avant je n’y connaissais rien, après j’avais besoin d’être très accompagnée, et maintenant j’ai les outils et je suis de plus en plus autonome. Chaque séance est une opportunité de progresser tant sur le plan physiologique que mental."

Son conseil aux athlètes qui souhaitent progresser mentalement est simple : il n’existe pas une seule approche.

Certains commenceront par des vidéos YouTube, d’autres par des livres ou des rencontres avec des spécialistes.

Parfois, un simple déclic peut tout changer.

Pour finir...

L’expérience de Vanina montre combien la santé mentale est un pilier fondamental de la performance sportive.

Si la prise de conscience progresse, le sujet mérite encore d’être davantage mis en avant.

Son témoignage est une invitation à dédramatiser le recours à un accompagnement mental et à encourager les jeunes athlètes à se préoccuper autant de leur état d’esprit que de leur condition physique.

Un équilibre indispensable pour exceller et durer dans le sport de haut niveau.


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